LA TRANSITION ECOLOGIQUE

Jan 27, 2020 | 6 commentaires

Dernière mise à jour le 16 janvier 2024

Ma transition éco-responsable

Un mode de consommations non éclairé

J’ai grandi dans une famille classique moderne, avec un mode de consommation normal pour une famille de 5 des années 90’s.

Nous ne manquions de rien, mes parents ont tout fait pour nous offrir tout ce dont nous avions besoin, et même plus. Je petit-déjeunais du Nutella, je goûtais des Lion ou Twix, je me douchais avec du Dove et je m’hydratais avec de la crème Nivea.

Nous utilisions une quantité phénoménale d’essuie-tout jetables et de cotons-tiges en plastique. Lorsque nous allions faire les courses nous prenions systématiquement des sacs jetables en plastique et nous ne faisions pas de recyclage.

Nous vivions comme un grand nombre de familles, sans nous poser de questions sur l’impact de notre consommation sur l’environnement.

J’ai poursuivi ce modèle de consommation lorsque je me suis installée seule dans mes différents appartements Niçois puis Parisiens.

J’ai fait des études en cosmétologie, pendant lesquelles j’ai réalisé des stages en laboratoires de fabrication de produits cosmétiques. Certaines méthodes de fabrication et surtout certains ingrédients utilisés dans des crèmes pour bébés m’ont alors interpelés, sans pour autant me rebuter.

En effet, certains ingrédients devaient être manipulés sous haute protection, dans des caissons épais, munis de gants et de pinces (par exemple l’EDTA). Je m’interrogeais tout de même sur la toxicité de ces ingrédients, que l’on retrouvait ensuite dans des crèmes pour le siège des nourrissons.

J’ai tout de même continué ma petite vie, en continuant d’acheter ces mêmes marques pour moi, sans même regarder les étiquettes. Puisque les labos dans lesquels je travaillais m’assuraient que leur produits étaient supers, pourquoi en douter ?

Ma prise de conscience

Pendant plusieurs années j’ai travaillé pour une grande marque de maquillage professionnel, sans jamais regarder une seule composition de leurs produits. Le maquillage avait une tenue irréprochable, une texture démente. Je ne me suis jamais posée la question de savoir comment cela était possible.

Puis un jour, j’ai travaillé pour une boutique parisienne de produits de beauté clean. Le premier concept store de ce genre en France.

Même si je connaissais par cœur les ingrédients, leurs fonctions et leurs provenances, j’y ai appris à déchiffrer intelligemment une liste INCI . J’y ai aussi appris le rôle néfaste de certains ingrédients sur la nature, la peau, la santé. J’y ai entendu pour la première fois les mots « perturbateur endocrinien », « polluant », « cancérogène »…

On m’avait donc menti toutes ces années. Mes études, mes stages, les marques pour lesquelles j’avais travaillé. Tout mon monde s’est écroulé. J’en ai perdu le goût du maquillage, de la cosmétique et de la beauté. Ce jour-là, j’ai décidé de changer complètement de vie professionnelle.

Comment avoir une salle de bain saine ? 

Malgré mon dégoût pour la cosmétique, j’ai continué à vivre normalement. Jusqu’au jour où un petit être, un petit bout d’amour est venu embellir notre vie : Loulou.

Je voulais le meilleur pour lui, surtout au niveau des produits de soin. Exit les Mustcracra, les Uricracra et les Avècracra, bonjour les produits que j’avais auparavant vendus dans la fameuse boutique Parisienne éco-responsable. Un sacré budget, puisque cette enseigne était plutôt orientée haut de gamme luxe. Qu’importe, mon fils aurait le meilleur sur sa peau et sur ses fesses. Savon liquide Enfance Paris, crème Pai Skincare, Couche Tidoo, Naty, Love and Green, nous ne lui mettions que des produits vraiment sains.

Ce fut finalement mon premier pas écolo. Pour certains, il se passe dans l’assiette ou dans le placard de produits ménagers et pour d’autres, dont je fais partie, dans la salle de bain.

Pour moi, écolo voulait forcément dire « hippie qui fume le calumet de la paix à ses heures perdues, en marge de la société et qui vénère le dieu soleil » ou « activistes qui s’insurgent de tout et n’importe quoi, critiquent tout sans proposer de vraies alternatives et font beaucoup de bruit pour pas grand chose ». Je n’imaginais pas qu’une personne lambda pouvait être écolo sans être complètement extrémiste.

Je pense qu’il est important de se fixer un objectif après l’autre dans sa transition, au risque d’être complément démotivé et découragé. Lorsqu’il faut revoir 20, 30, 40 ans d’habitudes d’un coup, c’est beaucoup trop contraignant et frustrant. L’extrémisme est dangereux, dans tous les domaines.

En décidant de cleaner ma salle de bain, j’ai doucement modifié mon mode de consommation et mes habitudes.

Au départ je regardais uniquement les étiquettes, puis j’ai fait attention aux contenants : limiter le plastique et privilégier les contenants recyclables ou à base de plastique recyclé, utiliser des produits solides plutôt que liquides, etc.

C’est tout naturellement que je suis passée du gel douche Enfance Paris aux savons Gaelle Besse dont je parle longuement juste ici.

Tout comme je suis passée des cotons démaquillants jetables à des cotons jetables bio, puis à des cotons lavables pour finir sur des cotons lavables bio.

Un pas après l’autre.

J’insiste énormément sur ce point, car il est vraiment trop facile de se décourager bêtement en voulant devenir parfait du jour au lendemain.

Si vous avez peur de tout changer dans votre routine, commencez par ce qui sera le moins pénible ou frustrant pour vous : vous adorez votre teinture pour les cheveux cracra et vous ne vous voyez pas vous en passer ? Ne vous en passez pas ! Commencez par un savon pour le corps par exemple. Puis vous passerez à la crème de jour, puis au maquillage et un jour, tout naturellement, vous aurez envie que votre teinture soit dans votre mode de consommation éco-responsable et c’est tout naturellement que vous passerez aux teintures végétales (dont je parle ici).

Aujourd’hui je peux dire que ma salle de bain est à 99,9% clean. Pourquoi par 100% ? Parce que je pense qu’on peut toujours faire mieux et je n’ai pas la prétention de me croire parfaite.

DIY ?

Je ne suis pas une adepte des cosmétiques maison. Peut-être est-ce une déformation professionnelle mais je ne connais que trop bien les dégâts que peuvent causer certains champignons ou certaines bactéries sur la peau et il est impossible d’avoir un environnement complètement aseptisé chez soi lorsque on crée son produit. En dehors des produits cosmétiques à base d’huile et donc inertes (huile capillaire et baume pour les lèvres par exemple), je ne fais aucun produit maison.

Routine complète adulte et bébé

Pour le visage des adultes : ici

Pour les cheveux : ici

Pour les bébés et enfants : ici

Dans ma cuisine 

En ce qui concerne le cleanage de mon placard de produits ménagers, je dois avouer que c’est Monsieur qui m’a lancée sur cette voie.

Je l’ai surpris un jour à regarder des tutos pour créer lui même son produit lave-vitre pour la voiture. Il avait pris conscience de l’impact de ce produit sur la planète entre l’achat du bidon en plastique, le prix et le produit hautement toxique qui se repend dans la nature à chaque coup de balais essuie-glace.

Très fier de sa trouvaille, il m’a fait me questionner sur tous les produits ménagers ou plus largement tous les ustensiles utilisés dans ma cuisine que je pouvais utiliser et sur leur coût. Parce que oui, les produits d’entretien étaient un véritable budget pour nous.

Produit vitre, produit sol pour le carrelage, produit sol pour le parquet, produit lave-vaisselle, pastille lave-vaisselle, lessive pour nous, lessive pour bébé, produit wc, mais aussi essuie-tout en papier, papier aluminium… un gouffre financier et écolo !

Mon placard était plein à craquer de produits, parfois même en doublon.

Encore une fois, j’y suis allée doucement, un achat après l’autre.

J’ai surtout attendu de finir chaque produit avant de passer à un meilleur.

Voici aujourd’hui ce dont je me sers pour chaque utilisation, avec à chaque fois les liens des produits (certains des produits proposés dans cet article sont issus de marques avec lesquelles je suis en collaboration commerciale) :

Essuie-tout : en coton lavable pour essuyer les surfaces. Pour nos repas, j’utilise les serviettes de tables Bouchara offertes par mon père pour Noël que je trouve de très bonne qualité.

Papier alimentaire : Charlotte pour les plats.

Paille : en inox trouvées ici.

Bouteille d’eau : gourde en inox isotherme trouvée ici pour nous et ici pour Loulou.

Éponge : lavettes lavables trouvées en grande surface pour les sanitaires et le plan de travail de la cuisine et éponge lavable pour la vaisselle trouvée ici.

Produit WC : percarbonate de soude trouvé en grande surface.

Produit anti calcaire robinet : percarbonate de soude trouvé en grande surface.

Liquide vaisselle : 1/2 de copeaux de savon à l’huile d’olive Comme Avant (disponible sur le site Comme Avant, 10% de réduction avec le code FAMILLETORTUE (lien affilié)) + 1 cuillère à café de bicarbonate de soude (en grande surface)+ 1/2 d’ eau dans un flacon de liquide vaisselle vide. Bien mélanger à chaque utilisation.

Spray nettoyant sanitaire, cuisine et vitre : exactement le même mélange que le liquide vaisselle mais dans un spray. Pour les vitres, pulvériser le produit sur la vitre, laver avec une éponge, rincer, et essuyer avec un essuie-tout lavable.

Pastille lave vaisselle : Produit pour le lave vaisselle Comme Avant (disponible sur le site Comme Avant, 10% de réduction avec le code FAMILLETORTUE (lien affilié)).

Produit pour les sols (universel) : 2 cuillère à soupe de savon noir dans un seau d’eau chaude (environ 5L).

Lessive: noix de lavage trouvée ici (1 sachet me fait 1 an de machine environ) ou lessive en poudre Comme Avant (disponible sur le site Comme Avant, 10% de réduction avec le code FAMILLETORTUE (lien affilié))

Adoucissant : vinaigre blanc dans le compartiment d’adoucissant jusqu’au trait maximum.

Liste susceptible d’évoluer au fil des mois !

Je mettrais d’autres recettes validées au fil des mois pour que vous puissiez varier les plaisirs !

Mon frigo

C’est là que ma transition est vraiment la moins avancée. Mais j’en ai conscience et y travaille. UN PAS APRÈS L’AUTRE.

J’essaye d’acheter un maximum bio et local, surtout les légumes et les fruits pour limiter les pesticides.

Nous sommes flexitariens, c’est-à-dire que nous mangeons moins de viande mais de meilleure qualité afin de limiter notre impact sur l’environnement et agir sur le bien-être des animaux.

Nous n’achetons plus de Nutella mais uniquement de la pâte à tartiner bio.

Nous avons arrêté d’acheter des yaourts en pots en plastique et je les fais maison.

Notre pain vient d’une boulangerie qui fabrique selon la tradition boulangère.

En revanche, Loulou adore faire des hot-dog de Knakis parfois le week-end avec du Ketchup, j’achète souvent des pâtes feuilletées toutes prêtes…

Faut-il être riche pour être éco-responsable ?

Il est vrai que les produits plus sains, moins toxiques coûtent aussi plus chers. Tout le monde ne peut pas s’offrir ce luxe de consommer bio et éthique tous les jours, tout le temps.

Prenons l’exemple de l’habillement, les marques de mode éthique sont inabordables pour une grande partie de la population.

Et acheter du H&M bio est-il vraiment un acte éco-responsable et éthique ? Quand on sait que le plus gros pollueur au monde est l’industrie textile de la fast-fashion ?

Quand nos moyens ne nous permettent pas de modifier tout notre mode de consommation mais que notre désir est vraiment là, des solutions s’offre à nous. Des petites choses, minimes pour certains, mais qui peuvent avoir un impact énorme si tout le monde en prenait conscience :

Acheter ses vêtements d’occasion : SMALA est devenu mon meilleur ami, pour les vêtements des enfants. Je ne fais plus les magasins, sauf pour les chaussures et les sous vêtements, pour des questions d’hygiène. Pour tout le reste, la seconde main est parfaite. Encore une fois le secteur de la mode est le premier pollueur au monde, utiliser des vêtements qui sont déjà dans le circuit limite l’impact sur la planète (et sur le portefeuille), d’autant plus si on sélectionne la remise en mains propres.

Ne plus acheter sur Amazon, AliExpress, Wish… : j’étais une énorme consommatrice d’Amazon. J’avais évidement mon abonnement Amazon Prime et me faisais livrer tout et n’importe quoi via ce site. Je me suis un jour rendue compte que ces mêmes choses étaient présentes dans les petits commerces en bas de chez moi, parfois au même prix. J’ai résilié mon abonnement et je vais maintenant, dans la mesure du possible, faire mes achats dans les commerces de proximité.

Purger ses boites mails : levez la main ceux qui n’ont qu’une seule boîte mail, ne contenant que les derniers mails ou les plus importants, soit une vingtaine de mails maximum ? Non ? Personne ? Pourtant un des plus gros pollueurs au monde est… internet. L’énergie nécessaire pour le stockage et l’archivage de nos mails est considérable. Résilier nos boites mails inutilisées et supprimer tous les mails lus et spams permet de réduire la pollution des serveurs.

Limiter l’avion : en privilégiant le train pour vous déplacer, dans la mesure du possible. Le trajet sera peut être plus long, mais ne fait-il pas partie du voyage ?

Utiliser les transports en communs, faire du convoiturage, marcher, faire du vélo, trottinette, roller, skate… : bref, limiter l’utilisation de la voiture et ne la garder que lorsque c’est vraiment nécessaire.

Acheter d’occasion ou prendre ce qui est à donner : Le Bon Coin, Geev, il existe plusieurs sites où trouver de bonnes affaires, parfois gratis.

Ramasser les déchets : prenez un sac avec vous lors de vos ballades et ramassez les déchets que les autres ont laissés derrière eux. Ne le prenez pas comme une corvée mais dites vous que vous le faites pour la planète.

Composter : compostez vos déchets alimentaires pour en faire de l’engrais naturel.

Faire le tri et réutiliser : au lieu de jeter, essayez de donner une seconde vie à certains objets. Ça peut être des idées de déco ou d’activités manuelles avec vos enfants.

Consommer anti gaspi : l’application Too Good To Go est super pour acheter à mini prix les invendus du jour . En ce qui concerne les légumes nous avons eu, plusieurs fois, des produits pourris, immangeables de la part de certaines enseignes. Il faut tester plusieurs magasins afin de trouver ceux qui ne se moquent pas du consommateur.

Utiliser un moteur de recherche éco-responsable : Lilo, Ecosia, Ecogine… ces moteurs de recherche permettent de faire un geste pour la planète lors de vos recherches internet.

Acheter des téléphones reconditionnés : plutôt que de les acheter neufs. Certains opérateurs les garantissent pendant 1 an.

Liste non exhaustive ! Mettez en commentaires vos idées écolos simples à réaliser.

Ces écolos qui culpabilisent

Je crois que ce qui m’énerve le plus avant même les personnes qui ont conscience du déclin de notre planète à cause de notre mode de consommation mais qui ne veulent pas faire d’efforts pour y remédier, ce sont les écolos qui pensent que de culpabiliser ceux qui sont moins avancés qu’eux est la solution.

Ne laissez jamais personne vous culpabiliser sur votre transition. Car si vous avez pris conscience de devoir changer, c’est déjà un pas énorme, bravo !

Certes, la situation est telle qu’il faudrait que tout le monde change radicalement tout son mode de consommation. Mais c’est concrètement impossible ! En revanche, ce n’est pas en culpabilisant ceux qui ont commencé plus tard ou qui ont dû mal à s’y faire que les choses changeront plus vite. Au contraire, le risque serait de les braquer et de les détourner de l’écologie.

Soyez fiers de vos petits pas, qui, j’en suis persuadée, vous mèneront au bout du chemin de l’écologie.

En résumé…

* prendre conscience de l’état de notre planète et avoir envie de changer pour laisser une terre saine à nos enfants.

* commencer par un coin de notre maison : salle de bain, cuisine, frigo … selon ce qui est le plus important et le plus simple pour vous.

* se fixer des petits objectifs et attendre d’être complètement habitué avant de passer à un autre . Un pas après l’autre !

* ne pas écouter ceux qui essayeront de vous culpabiliser, soyez fier de vous et de votre avancée même si elle est toute petite par rapport à certains.

* ne devenez vous-même pas culpabilisant avec votre entourage . C’est le piège quand on se lance dans l’écologie, on peut facilement devenir celui qui culpabilise l’autre. Si votre conjoint(e) ne veut pas entendre parler de serviette en coton mais veut continuer à utiliser du papier, ne le/la braquez pas. À force de vous voir utiliser une serviette en coton il/elle se rendra compte que ce n’est pas si difficile et délaissera de lui-même le papier. Il/elle ira à son rythme, c’est très important pour éviter les disputes inutiles.

* suivre des comptes inspirants et non culpabilisants sur les réseaux sociaux pour vous donner des idées (par exemple l’Instagram de @la_famille_tortue, je dis ça, je dis rien).

Soyez fier de vous, toujours, en toutes circonstances, vous êtes sur la bonne voie !

Notez en commentaires vos idées de petits pas écolo pour aider ceux qui voudraient se lancer mais ne savent pas par où commencer ! Aidons-nous à consommer mieux pour une planète plus saine.

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6 Commentaires

6 Commentaires

  1. Nathalie B

    Merci pour toutes ces informations 😍

    Réponse
  2. Famille Plume

    Merci pour cet article très complet qui va m’aider à continuer dans cette voie !
    Je suis déjà très fière des changements que l’on a fait, mais j’espère aller encore plus loin 😉

    Réponse

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