LA SEXUALITÉ PENDANT ET APRÉS LA GROSSESSE

Dernière mise à jour le 07 août 2023

Avoir une sexualité épanouie et indolore pendant et après une grossesse, c’est possible ?

Le sexe pendant la grossesse

Tous inégaux pendant la grossesse

Certaines femmes ont une libido décuplée pendant toute leur grossesse, d’autres n’en ont aucune pendant 9 mois, d’autres encore connaissent un regain d’énergie seulement au deuxième trimestre.

Nous sommes toutes inégales face à la grossesse, à ses symptômes et à ses hormones. Ce qui a été vrai pour une amie, une sœur, une proche ne le sera pas forcément pour vous. Ne vous comparez pas, cela n’engendrera que des complexes inutiles.

Il en est de même pour les hommes : certains sont dérangés par la vue du ventre, d’autres n’y sont pas sensibles.

Aussi, ce qui a été vrai pour une grossesse ne l’est pas obligatoirement pour la suivante.

Gardez en tête que ce qui arrive pendant la grossesse n’est pas définitif. Votre corps et vos cœurs se préparent à devenir parents, soyez bienveillants avec vous-mêmes.

Mon témoignage :

Les 3 premiers mois, entre les nausées, les douleurs dans la poitrine et le stress de faire une fausse couche, ma libido était plutôt au point mort.

Mais mon mari me sollicitait beaucoup pour le faire. Je lui en voulais . JE.N’AI.PAS.ENVIE. Nous nous disputions beaucoup à ce sujet.

Au second trimestre, ma libido était au maximum de sa capacité.

Une envie bestiale, animale. Mes hormones étaient au top, je n’avais jamais eu de telles pulsions sexuelles.

Hélas, mon ventre l’effrayait et lui coupait toute envie. Il me voyait déjà mère et non plus femme. Aussi, il avait peur de faire mal au bébé.

Je lui avais expliqué qu’il ne pouvait pas le toucher. Je lui avais même dessiné mon anatomie pour qu’il visualise.

J’ai essayé de trouver une parade, en le faisant dans le noir et dans la position de la  “petite cuillère” pour qu’il ne voit pas et ne sente pas mon ventre.

Ça a marché 3 fois. En 6 mois.

J’étais déboussolée : « Il ne veut plus de moi. Il ne m’aime plus. Je suis moche. »

Le problème était vraiment la vision de mon ventre et de savoir notre enfant si proche.

J’avais deux possibilités : lui en vouloir, nous disputer et nous faire de la peine. Ou le comprendre, accepter et trouver une autre solution.

J’ai choisi la deuxième. Parfois, je me masturbais. Ça ne remplaçait pas la chaleur de mon homme mais ça me permettait de patienter.

J’ai ainsi découvert mon corps. J’ai découvert de nouvelles sensations. J’ai appris à me connaître. C’était un mal pour un bien ?

Le sexe après la naissance

À chacun son rythme

Là encore, chaque femme est différente. Tous les accouchements ne sont pas égaux, toutes les femmes ne subissent pas les mêmes difficultés en post-partum.

Il est contre-productif de se comparer avec les autres : certaines ont des relations dès la sortie de la maternité, d’autres attendent plusieurs mois pour retrouver une intimité.

Surtout, ne forcez pas les choses, au risque de développer un stress ou un blocage sexuel, comme du vaginisme (dont je parle en bas de cet article).

Mon témoignage :

Je me doutais bien qu’après la naissance de Loulou nous ne remettrions pas le couvert aussitôt.

Je m’imaginais 2, 3 semaines, le temps de me remettre de l’accouchement.

Lui pensait 2, 3 jours.

Ma libido, elle, a voulu faire un plus long break :

1 an et demi. 18 mois sans aucune libido.

• Les premiers mois, ma vie tournait uniquement autour de Loulou. Je ne me sentais pas femme, je me sentais uniquement mère.
• Puis il y a eu la fatigue. Rien que de m’imaginer me mettre à l’action m’épuisait.
• Ensuite, j’aurais bien aimé. Mais rien. Aucune envie. Mon mari pensait que je ne le désirais plus, que je ne l’aimais plus. En réalité je ne désirais personne, j’en étais hormonalement incapable.

J’ai essayé à plusieurs reprises de me forcer. Erreur. J’avais mal, je souffrais le martyr à chaque rapport.

Nous devions nous prouver notre amour autrement. Réapprendre à être tendre l’un envers l’autre, différemment. Cette étape a été très difficile à vivre et a participé à notre baby clash, dont je parle ici, et à ma dépression du post-partum, dont je parle .

J’ai appris ensuite que malgré l’arrivée du retour de couche, il se peut que le vrai retour de couche hormonal ne se fasse que plus tard : généralement entre 1 mois et 3 ans après l’accouchement.

J’aurais aimé en être informée lors des cours de préparation à l’accouchement.

Mon mari avait pourtant posé la question lors d’un cours. « Au bout de combien de temps généralement peut-on avoir des rapports après l’accouchement ? »

Et la sage-femme lui avait simplement répondu : « quand elle se sentira prête après tout ce qu’elle aura vécu ».

Il aurait été plus juste de répondre « quand elle le sentira, mais sachez que ça peut prendre jusqu’à 3 ans, alors armez vous de patience messieurs ».

Le retour de couche hormonal est arrivé. Ma libido avec.

Que c’est bon de se sentir émoustillée par son homme ou par la simple vison d’une scène coquine à la TV !

Malheureusement est aussi arrivé avec lui :

Les boutons sur le visage (voir mon article dédié à l’acné juste ici)
Les boutons sur le dos
les règles douloureuses +++
Les règles abondantes +++
Les migraines hormonales

Il m’a fallut encore 3, 4 mois pour que tout se stabilise.

Ensuite, nous avons connu un autre problème, de taille : la frustration.

Frustrés de ne pas pouvoir le faire là, maintenant, tout de suite.

Frustrés de parfois devoir s’interrompre en si bon chemin.

Parce que bébé se réveille ou parce que bébé dort dans la pièce d’à côté et que ça me bloque.

Alors que nous pouvions le faire autant de fois que nous le voulions, et sans regarder la montre, maintenant nous devons presque prendre rdv pour ne pas se louper.

C’est moins spontané, mais ce n’est pas moins agréable.

C’est une organisation à prendre. C’est un peu plus facile de se donner des rdv en journée depuis que bébé est à la crèche P&B, même si nos plannings respectifs ne nous laissent que peu de répit.

Et comme on dit : n’est ce pas la qualité à la quantité qui prime ?

Les douleurs pendant les rapports : la dyspaneurie

Le corps de la femme a subi d’énormes bouleversements pendant les 9 mois de la grossesse et a été meurtri lors d’un accouchement par voie basse ou par une césarienne.

Les douleurs pendant les rapports suite à un accouchement peuvent être liées à plusieurs facteurs. Si les mycoses et autres infections vaginales ont été écartées, il se peut alors que les douleurs proviennent des cicatrices ou du vaginisme.

Les déchirures ou épisiotomie

Pendant l’accouchement par voie basse, le vagin peut avoir été déchiré par endroits et nécessiter des points de sutures. Aussi le périnée peut avoir été coupé pour faciliter la sortie du bébé. Ces points de sutures peuvent avoir sensibilisés la zone ce qui explique les douleurs.

N’hésitez pas à en parler à votre sage-femme ou gynécologue afin qu’un check-up soit fait et que des solutions vous soient proposées en fonction de l’état de la cicatrice :

  • si un point a été fait de façon trop serrée et que la cicatrisation s’est mal faite, une petite incision pourra être à nouveau réalisée afin de bien ressouder les muqueuses.
  • des massages pourront être préconisés pour assouplir la cicatrice.
  • un traitement de la cicatrice avec une sonde spéciale à ultrason pourra être nécessaire pour soulager les douleurs.

Le vaginisme

Le vaginisme est une réaction du cerveau face à la pénétration, qui la rend impossible et douloureuse. La contraction des muscles péri-vaginaux est involontaire et systématique lors de la pénétration.

Accouchement traumatique, douleurs lors d’un précédent rapport et peur d’avoir à nouveau mal, pénétration sans préliminaires (physiques ET intellectuels) peuvent être à l’origine d’un vaginisme.

La pénétration est très douloureuse, voire impossible, ce qui est traumatisant pour le couple.

Si vous pensez souffrir de vaginisme, n’attendez pas que tout rentre dans l’ordre tout seul. Demandez de l’aide à un sexologue et faites de la rééducation avec une sage-femme ou une kiné spécialisée. En apprenant à maîtriser à nouveau votre périnée et vos émotions, vous pourrez ensuite apprendre à vous décontracter pendant l’acte sexuel. J’ai moi-même été touchée par le vaginisme à la suite de mon accouchement.

Mon témoignage :

J’ai eu des douleurs pendant les rapports après ma grossesse. Je n’ai pourtant pas eu de déchirure, ayant accouché par césarienne.

Ces douleurs ont vraiment posé un problème dans mon couple. Julien culpabilisait de me voir souffrir, pensait que c’était de sa faute, ne voulait plus me faire souffrir et avait sa libido en berne.

J’ai consulté plusieurs gynécos, plusieurs sages-femmes, sans que personne n’arrive à trouver mon problème :

  • c’est dans votre tête
  • il suffit d’utiliser un lubrifiant
  • vous avez peut être une mycose…

J’en ai parlé à une sexologue, qui m’a conseillée de montrer mon périnée à une kiné spécialisée.

J’avais tendance à me forcer à faire l’amour alors que je n’en avais pas forcément envie. Parce qu’avec la fatigue, mes envies pouvaient se compter sur les doigts d’une main (et encore!). Je pensais que de me motiver un peu même si l’envie n’était pas là allait remettre la machine en route et surtout nous éviter des disputes inutiles. Je souffrais après chaque rapport.

J’ai dû apprendre à comprendre mon périnée, à me refaire confiance et à apprendre à mon cerveau que le sexe n’est pas synonyme de souffrance.

Pour cela, nous avons fait des exercices de visualisations et de relâchements avec ma kiné mais aussi des exercice sur la compréhension de soi avec ma sexologue.

Elle m’a demandé de réaliser plusieurs exercices sur plusieurs semaines en solo et en duo pour réapprendre à mon cerveau que la pénétration n’est pas traumatisante :

  • solo : trouver mes zones érogènes par des caresses, en dehors de ma poitrine et mon sexe.
  • duo : montrer ces zones à mon mari et les lui faire caresser, embrasser, sans aller plus loin.
  • solo : me toucher le sexe et réapprendre à éprouver du plaisir via cette zone.
  • duo : demander à mon mari de me toucher le sexe, me donner du plaisir sans pénétration (ni digitale ni phallique)
  • solo : entrer un doigt dans mon vagin et détendre la zone au maximum avant de passer à deux doigts.
  • duo : demander à mon mari de me procurer du plaisir avec un doigt. Attendre que la zone soit complètement détendue pour passer à la pénétration.

Les préliminaires sont très importants et aident à détendre cette zone, à redonner un signal positif au cerveau concernant la pénétration et à faciliter le passage du sexe.

Le lubrifiant aussi aide énormément pour éviter les irritations. Un périnée trop contracté peut créer des brûlures dans le vagin et sur les lèvres à cause des frottements. L’huile de coco vierge bio extraite en première pression à froid est le meilleur des lubrifiant intime. Anti fongique, cicatrisante, hydratante, nourrissante, elle permet de lubrifier tout en évitant les mycoses et cystites à répétitions. Elle s’utilise comme un lubrifiant basique, en l’appliquant sur le pénis et directement à l’entrée du vagin. Attention toutefois si vous utilisez un préservatif, l’huile n’est pas compatible et rendra le préservatif poreux. Utilisez dans ce cas un lubrifiant compatible avec le préservatif.

Vous pouvez trouver de l’huile de coco sur le site Womumbox et bénéficier de 10% de réduction avec le code affilié FAMILLETORTUE.

J’ai aussi appris à respecter ma libido selon mon cycle menstruel : très haute de J1 à l’ovulation, puis inexistante jusqu’au retour de mes règles suivantes. Je sais que de faire l’amour pendant cette période va me générer des douleurs et de la frustration.

Depuis que j’ai compris comment fonctionne mon corps, nous pouvons à nouveau avoir une vie sexuelle totalement épanouie et indolore.

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1 Commentaires

1 Commentaire

  1. la_famille_tortue

    C’est à cause de commentaire comme le tien qu’il y a encore bcp de tabou sur le sujet chez bcp d’hommes… bonne journée .

    Réponse

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