LA PMA ET LE COUPLE
Dernière mise à jour le 30 juillet 2023
Un parcours du combattant tant pour notre corps, que pour notre couple. Comment en sortir indemne ?
Quand les hormones s’en mêlent
Clomid, Gonal f, Ovitrelle, Duphaston… Toutes ces hormones ont un impact énorme sur notre moral, nos émotions.
Sous Clomid, j’avais l’impression d’avoir mes règles. Pendant 14 jours ! J’étais énervée, j’avais envie de pleurer pour rien.
Même si Ju le savait, et qu’il était au courant des effets secondaires de ce traitement, il m’en voulait d’être agressive et perdait patience jusqu’à ce que nous en arrivions à une dispute.
Je lui en voulais de ne pas être suffisamment patient et à l’écoute. Je lui en voulais de ne pas prendre en considération tous ces bouleversements hormonaux que je m’infligeais pour pouvoir nous donner un deuxième enfant.
Je lui en parlais, beaucoup. Mais à chacune de mes colères inexpliquées, les reproches fusaient.
Je pense que c’est humain. Que sa réaction était normale. Tant qu’une situation ne nous touche pas dans notre chair, nous ne comprenons pas ce que cela implique.
J’aurais aimé pouvoir échanger nos rôles l’espace d’une journée, pour qu’il puisse comprendre ce que je vivais réellement.
Tu ne peux pas comprendre …
Ce qui m’amène au deuxième point de conflits dans notre couple : la compréhension entière de mon partenaire.
Lorsque nous essayions d’avoir Loulou, Ju avait un spermogramme vraiment mauvais. Il était tellement plus impliqué « grâce » à ça !
Le problème ne venait pas que de moi, ce qui nous plaçait sur un pied d’égalité.
Il devait aussi prendre des vitamines pour booster sa fertilité, il avait une réelle implication physique dans le processus.
Pour notre deuxième enfant, tout était différent. J’étais la seule à avoir un « problème » (insuffisance ovarienne précoce), son nouveau spermogramme était parfait.
Je me retrouvais donc, seule, à avoir l’entière responsabilité du protocole de la conception de notre deuxième enfant.
Je devais penser à tout, toute seule, tout le temps.
Même pour les RDV de couple, qui étaient obligatoires pendant le protocole, je m’occupais de prendre les rdv, de lui rappeler l’heure, de préparer ses papiers, etc…
Un détachement qui me mettait en colère, car je savais qu’il désirait énormément ce deuxième enfant, mais ne s’impliquait pas comme je le souhaitais.
Ce soir, j’ai pas envie
L’implication pour les câlins était aussi un sujet de discorde.
Comment pourrais-je accepter qu’il n’ait pas envie de faire l’amour, alors que je suis en pleine ovulation et que cette ovulation est arrivée grâce à 6 jours de prise de médicaments, d’injections, de stress, d’échographies toutes les 48h, de douleurs pelviennes, d’acné, de bouffées de chaleur, de maux de tête et j’en passe ?
Lui, qui n’a qu’à mettre la petite graine, me dit que ce soir, il est fatigué. Dois-je en conclure que je m’inflige tout cela pour rien ?
Je prenais cela comme une injure, une injustice. « Non, je ne perdrais pas 1 mois de traitement car ce soir, tu es fatigué, car ta libido est au plus bas. »
Mais si je me mettais à sa place, ne serait-ce qu’un instant, n’est-il pas très difficile d’avoir un rapport sexuel quand on n’en a vraiment pas envie ? D’avoir l’impression de n’être qu’un inséminateur ambulant ?
Avoir un bébé ne devrait être normalement qu’un acte d’amour.
Où est l’amour quand concevoir devient mécanique, machinal, obligatoire ?
Ce détachement pour ne pas souffrir
Nous avons longuement discuté avec Ju.
Il m’a avoué être totalement détaché car il ne voulait pas souffrir, il avait peur de l’échec.
Il s’en voulait aussi de ne pas pouvoir m’aider physiquement dans ce combat.
Je lui ai expliqué que son aide, il pouvait me la donner différemment, en m’aidant psychologiquement et non pas physiquement.
Le psychique joue énormément dans la conception d’un enfant et peut influencer la fertilité. Il ne faut pas le négliger.
Alors, si vous ne savez pas quoi faire pour votre compagne dans cette épreuve de la PMA, essayez de trouver des alternatives psychologiques pour l’aider : un massage, lui offrir des fleurs, la couvrir de « je t’aime », lui montrer qu’à vos yeux, elle reste la plus belle.
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