LE LIEN D’ATTACHEMENT

Mai 14, 2019 | 0 commentaires

Dernière mise à jour le 27 juillet 2023

Quand le lien d’attachement ne se fait pas immédiatement

Nous avons cette idée reçue que le lien d’attachement, ce lien si fort et animal entre un parent et son enfant se fait immédiatement dès la naissance. Qu’il suffit d’un regard pour que l’amour soit si fort qu’il en devient indélébile.

Parfois, la mère ou l’autre parent doit apprendre à connaître ce petit être pour lui apporter tout son amour. Ce lien ne se fait pas instinctivement mais se construit petit à petit, au fils des jours ou des mois.

Il n’est pas rare, bien au contraire, que cela arrive.

Le parent qui n’a pas ce lien immédiat peut ressentir une immense culpabilité de ne pas « aimer correctement » son enfant. De ne pas l’aimer comme la société voudrait qu’il l’aime.

N’hésitez pas à en parler aux professionnels présents à la maternité, de vos doutes et vos craintes. Un psychologue pourra venir vous visiter et aborder avec vous vos angoisses afin qu’elles ne prennent pas le pas sur votre rôle parental.

Ce n’est pas parce que vous n’avez pas cet attachement immédiat que vous êtes un mauvais parent, ou une mauvaise personne ! Vous avez le droit de prendre votre temps pour devenir le meilleur parent pour votre bébé.

Témoignage d’une maman, qui m’a livré son histoire

On m’avait promis une explosion de joie, une vague d’émotion, un amour inconditionnel lors de la rencontre avec mon bébé.

On m’avait promis une sérénité, une quiétude à la première vision de mon enfant.

On m’avait promis un attachement, une sensation de déjà le connaître, de savoir, de ne faire qu’un.

On m’a menti. On m’a trahi.

Je n’ai connu que le vide. Vide d’émotion.

C’est mon bébé pourtant. Je viens de le mettre au monde, vu mon état, il n’y a aucun doute.

Mais je ne le connais pas. Je ne sais pas. J’ai honte de ne pas savoir.

Je culpabilise. Suis je une mauvaise mère ? Me mérite-t-il ? Suis je un monstre vide d’émotion, sans cœur ?

Non. Je suis juste une femme, un être humain, qui a besoin de découvrir ce petit bonhomme, d’apprendre à le connaître, pour pouvoir l’aimer.

Ça ne fait pas de moi une mauvaise mère, puisque je m’en occupe, je remplis tous ses besoins vitaux.

C’est ce qui crée de l’incompréhension autour de moi, lorsque j’ose en parler.

Selon eux, je ne le prendrais pas dans les bras, je ne le nourrirais pas, je ne l’embrasserais pas si je ne l’aimais pas.

Je fais, selon moi, ce qu’il y a à faire, puisque je suis sa mère.

Ce jugement me pousse à ne plus en parler, à taire mes émotions.

C’est dur de ne pas craquer. De ne pas en avoir assez de m’occuper de lui, de ne pas sombrer. Surtout les jours de fatigue. Les jours de pleurs.

J’ai parfois envie de partir, sans jamais me retourner. Laisser cet enfant que j’ai porté, mais que je ne connais finalement pas. Mais je me ressaisis, je m’en veux, je culpabilise. Tout le temps.

Plus le temps passe, plus nous nous construisons une histoire, notre histoire. J’apprends à le connaître, à l’aimer.

Nous formons un binôme. Mes sentiments, mon amour pour lui grandissent. Doucement, mais sûrement. Tout commence à se mettre place, mon rôle devient de plus en plus clair. Je suis sa maman et je l’aime.

Je ne me sens plus monstre. J’arrête de m’en vouloir, j’arrête de lui en vouloir aussi. Je me sens enfin mère.

J’aime mon enfant, c’est une évidence, mais il m’aura juste fallu le temps nécessaire pour l’apprivoiser.

Mon témoignage

Je n’ai pas eu le coup de foudre immédiat pour Zouzou.

Loin de l’évidence que j’ai pu ressentir pour Loulou.

D’ailleurs ma première pensée quand je l’ai vue a été «mais elle est moche !». J’ai même eu un sentiment de rejet lors de la tétée de bienvenue. Aucune envie de l’avoir sur moi à cet instant. Juste envie de me reposer, de dormir. De lâcher prise et de ne penser qu’à moi.

Pourtant, je ne culpabilise pas. A aucun moment je ne m’en suis voulu de penser cela.

Pourquoi ? Parce que je savais que cela pourrait arriver. Que l’attachement ne soit pas immédiat. Qu’il me faille du temps pour apprendre à la connaître et à l’aimer.

Si je n’en avais pas eu connaissance, je pense que j’aurais très mal vécu cette situation, au point de m’en rendre malade : « comment une mère peut penser cela de sa fille ? Je dois être un monstre pour ne pas l’aimer». J’avais d’ailleurs déjà écrit sur le lien d’attachement, grâce aux témoignages de plusieurs mamans. J’ai vécu mot pour mot ce qu’elles m’avaient décrit. Savoir m’a éviter de m’en vouloir.

J’ai accepté ce manque de sentiment, je nous ai laissé le temps. Il aura fallu 13 jours pour que je devienne gaga de ma fille, de ma Cahuete, de ma belette, de mon amour. Que je la ressente comme ma fille. Que mon instinct maternel se mette en place.

Son odeur, ses pleurs, la douceur de sa peau, tout est maintenant ancré en moi.

Je l’aime ma fille ! À en crever.

Il nous a fallu 13 jours de câlins, de biberons yeux dans les yeux, de bisous pour qu’elle devienne la chair de ma chair. J’ai forcé mon cerveau en la tenant très près de moi. J’ai forcé mon cerveau à sécréter l’hormone de l’attachement en la bisouillant et en la dévorant des yeux.

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