LES DÉRIVÉS DE PÉTROLE
Dernière mise à jour le 04 août 2023
Les dérivés de pétrole dans les cosmétiques
Vaseline, Paraffin, glycérine synthétique… La liste des dérivés de pétrole utilisés dans nos cosmétiques conventionnels est malheureusement très longue.
Pourquoi les marques s’entêtent-elles à utiliser ces ingrédients non clean à la place de matières végétales ?
La bonne tolérance cutanée
Les huiles minérales et autres ingrédients dérivés du pétrole sont reconnus pour avoir une excellente tolérance cutanée : les risques d’allergies sont ainsi minimisés contrairement aux produits végétaux, qui peuvent créer plus facilement des réactions allergiques.
Le prix
Mais ne soyons pas naïf, l’argument principal de l’utilisation de ces ingrédients est … leur très faible coût !
Comptez par exemple, pour un achat ponctuel, 1€64 / kg de vaseline contre 14€60 / kg de beurre de karité brut (les fournisseurs proposent toujours des tarifs dégressifs selon les volumes commandés, donc cela peut grandement varier que l’on achète 1kg ou 1 tonne d’un ingrédient). Une différence énorme qui a une importance capitale dans la recherche de la marge la plus grande afin de générer un maximum de bénéfices.
Lorsqu’un produit cosmétique contient un dérivé de pétrole en premier ingrédient, soit 70% environ du total du produit, la formule coûtera seulement quelques centimes d’euros à la marque.
L’impact sur notre environnement et notre santé
Santé
La mise sur le marché d’un ingrédient issu de la pétrochimie est normalement contrôlé et celui-ci doit faire l’objet de tests afin d’en certifier sa pureté. En revanche, selon le niveau de raffinage, l’ingrédient final peut contenir des impuretés.
C’est le cas par exemple de la vaseline, entre autres, qui peut contenir des hydrocarbures polycycliques aromatiques, les dérivés phénanthrènes.
Selon le rapport INERIS du 18/01/21 :
« Il n’y a pas de classification harmonisée pour le phénanthrène selon le règlement européen relatif à la classification et l’étiquetage des substances et mélanges (Règlement CLP (CE) n° 1272/2008). Il existe des propositions consensuelles d’autoclassification par les industriels pour les critères suivants :
– Acute tox 4; H302 (Nocif en cas d’ingestion)
– Aquatic acute 1; H400 (Très toxique pour les
organismes aquatiques)
– Aquatic chronic 1; H410 (Très toxique pour les organismes aquatiques, entraine des effets néfastes à long terme)
Mais il existe également des propositions ponctuelles d’autoclassification sur d’autres critères :
– Skin irrit 2; H315 (Provoque une irritation cutanée)
– Skin sens 1; H317 (Peut provoquer une allergie
cutanée)
– Carc 2; H351 (Susceptible de provoquer le cancer)
– Eye Irrit 2; H319 (Provoque une sévère irritation des yeux)
STOT SE3; H335 (Peut irriter les voies respiratoires : poumons)
Ces propositions n’ont fait l’objet d’une vérification. »
Des études ont été réalisées afin de prouver l’innocuité des dérivés du pétrole sur notre santé et affirment que les ingrédients ne passent pas les couches superficielles de la peau saine.
Quid de l’application sur une peau lésée, qui n’a, de fait, plus de protection naturelle et qui peut être une voie d’entrée vers le derme (cicatrices, griffures etc…) ?
Quid de l’ingestion quotidienne de rouge à lèvres ou autres baumes composés d’huiles minérales ?
Environnement
L’extraction du pétrole ainsi que son raffinage ont un impact colossal sur notre environnement et les différents écosystèmes.
Le raffinage du pétrole est un procédé industriel qui permet de transformer le pétrole en différents sous-produits, tels que certains ingrédients cosmétiques. Le raffinage du pétrole a plusieurs impacts sur notre environnement :
- émission de gaz à effet de serre
- utilisation d’importante quantité d’eau
- décharge des eaux usées et pollution des eaux de surface et souterraines (ammoniac, graisses, phénol, métaux …)
- traitement des déchets solides
- pollution olfactive, auditive et visuelle
- risque accidentels (marrées noires, explosions etc…)
Fabriquer un produit cosmétique contenant des dérivés pétrochimiques, c’est donc cautionner, alimenter et entretenir le marché du pétrole.
Comment les reconnaître ?
- Huiles minérales : paraffinum liquidum, C18-70 isoparaffin, paraffin, synthetic wax, mycrocristallina wax, cera microcristallina, petrolatum, ozokerite, ceresin, mineral oil
- glycerin (il existe également de la glycérine végétale qui elle est clean, mais qui porte malheureusement le même nom)
- PEG, PPG
- … glycol (qui peuvent aussi être d’origine végétale mais qui porte malheureusement le même nom)
LISTE NON EXHAUSTIVE
Sources
https://m.indiamart.com/impcat/petroleum-jelly.html
https://www.allergique.org/article2335.html
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28789996/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31588613/
https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/raffinage-petrolier
file:///Users/melinalecluzeamorotti/Downloads/Ph%C3%A9nanthr%C3%A8ne.pdf
https://www.boad.org/wp-content/uploads/upload/ethique/do_25_raffinage-petrole.pdf
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1 Commentaires
Merci beaucoup pour ces recherches toujours aussi claires et instructives