DÉCOUVRIR SON HPI ADULTE

Août 17, 2021 | 4 commentaires

Dernière mise à jour le 07 août 2023

Apprendre à l’âge adulte que l’on est HPI

J’ai appris que j’étais HPI et hypersensible (haut potentiel intellectuel ou zèbre ou encore surdouée) à 26 ans.

Un choc, moi qui pensais être juste bizarre, pas dans la norme, un problème pour ma famille.

« Arrête de faire du cinéma », « tu n’es jamais contente », « on ne peut rien te dire »… sont des phrases qui ont martelé mon enfance et ont laissé des marques indélébiles.

La découverte

J’ai découvert la particularité de mon cerveau lorsque j’étais suivie par deux psychiatres, à la suite de ma dépression post-partum, dont je parle ici.

Au fil des séances, tous deux m’ont demandé si j’avais déjà fait des tests pour déterminer mon quotient intellectuel. Jamais je ne m’étais posé la question, pour moi un QI élevé était naturellement synonyme de génie.

Les deux médecins étaient d’accord pour dire que ma DPP était probablement en lien avec cette particularité de mon cerveau. Pendant 4 mois, après la naissance de mon fils, je ne dormais plus car mon cerveau était agressé par trop de nouvelles informations à traiter, des détails qui produisaient chez lui un immense stress. (Toutes les DPP ne sont pas en lien avec un HPI, il s’agit ici de mon histoire).

Je n’ai pas voulu les écouter. Non, j’étais moyenne à l’école, je fais des fautes d’orthographe et de grammaire, je ne connais pas toutes les langues de la terre, je ne sais pas calculer sans mes doigts et encore moins multiplier 1739 par 293730.

Puis nous avons déménagé à Aix en Provence et j’ai consulté une psychologue spécialisée dans les relations mère-enfant.

Au bout de 6 mois de suivi, elle m’a aussi parlé de HPI et d’hypersensibilité. Elle m’a proposé de faire le test, juste pour voir, sans pression. Les résultats ont été un choc. Ils avaient tous raison, un monde de possibilités venait de s’ouvrir à moi.

Les idées reçues

« Mais pourtant, je ne suis pas brillante ! J’ai un boulot à responsabilités, certes, mais j’ai grimpé les échelons dans le temps, j’ai eu mes diplômes avec la moyenne tout pile, je ne me sens vraiment pas plus intelligente qu’un autre ! »

En fait, lorsqu’on pense « HPI » on pense immédiatement à « génie ». Sauf qu’on oublie qu’il y a des nuances également dans la surdouance. Tous les HPI n’ont pas le même QI ni les mêmes sensibilités. Une personne ayant un QI de 130 n’aura pas les mêmes facultés qu’une personne ayant un QI de 160, 192 ou même 225 !

Sauf que les idées reçues véhiculées par les médias faussent totalement l’image des HPI qui n’ont pas ces facultés exceptionnelles. On remarque cela à l’école : nombreux sont les enfants qui ne sont pas diagnostiqués parce qu’il ne sont pas dotés de facultés exceptionnelles alors qu’ils sont au dessus de la norme et souffre du manque d’accompagnement.

Certains HPI sont mêmes très catégoriques et voudraient que tous puissent entrer dans une case : « si tu n’es pas un génie alors c’est faux, tu n’es pas des nôtres ». De quoi complexer et dérouter ceux qui sont au-dessus de la norme, mais pas assez pour appartenir à cette classe.

Un entre deux d’errance et de souffrance.

Nombreux sont les HPI qui ne sont jamais diagnostiqués puisqu’ils ne rentrent pas dans la case des génies et ou qu’ils n’ont pas les moyens financiers de faire les tests (comptez environ 300€). Je suis intimement convaincue qu’il y a beaucoup plus que 2% de personnes surdouées en France.

Qu’est-ce qu’un HPI ?

Mais finalement, quels sont les signes d’un haut potentiel intellectuel ? (liste non exhaustive)

1- la pensée en arborescence (une pensée en entraine une autre puis une autre puis une autre, sans fin)
2- hypersensibilité émotionnelle. (La joie devient de l’euphorie, la tristesse de la dépression, la colère de la rage, l’amour de la passion, etc…)
3- hypersensibilité sensorielle : c’est à dire que tous les sens sont décuplés : le goût, l’odorat, le touché, la vue, l’ouïe.
4- empathie
5- sens de la justice
6- perfectionnisme
7- créativité
8- intuition
9- curiosité
10- décalage avec les autres (se sentir bien avec les plus âgés)
11- peu d’amis, problèmes relationnels
12- syndrome de l’imposteur
13- mémoire

Etc…

Si vous avez le moindre doute, demandez à être testé chez un psychologue spécialisé.

Et après ?

Connaître mon HPI a littéralement changé ma vie.

J’ai eu la sensation de me réveiller après une gueule de bois de 26 ans. 26 ans à me sentir nulle, différente et à me poser des questions sur l’intérêt de mon existence sur terre.

J’ai pris conscience que je n’avais pas de problème, que je devais simplement apprendre à vivre avec. J’ai travaillé sur mon rapport aux autres avec ma psy, sur mon hypersensibilité.

Le rôle de l’entourage

Le fait que ma famille et mon mari sachent m’a énormément aidé. Ils ont pu comprendre d’où venaient mes humeurs, mes colères et mes angoisses. Ils ont appris à détecter les signes d’une crise et à connaître les stimulus qui pouvaient les engendrer et donc les éviter.

Leur soutien a été nécessaire dans mon processus. Ils ont su verbaliser à ma place mes émotions « là, chérie, tu hurles mais ce n’est pas la bonne émotion, c’est juste un verre renversé, ce n’est pas grave. Tu peux être en colère mais pas enragée. Tu veux un câlin, être seule, en discuter ? »

Il ont aussi appris le fonctionnement de mon cerveau et ont arrêté les phrases qui font mal. Non, je ne fais pas de cinéma, mon cerveau déborde d’informations qu’il n’arrive plus à gérer.

Pour moi, savoir a été le point de départ de l’acceptation de soi, de la prise en mains de ma vie et de l’arrivée du bonheur.

Ça m’a donné le courage d’entreprendre professionnellement : j’ai repris des études en accéléré, je suis aujourd’hui à la tête de plusieurs projets professionnels hyper enrichissants et je vis de ma passion, ce que je m’interdisais, inconsciemment. Je sais aujourd’hui que j’en suis capable et ça me donne une force incroyable.

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4 Commentaires

4 Commentaires

  1. Karine

    J’ai aussi été diagnostiquée Hpi (à 43 ans) après une dépression post partum longue puisque découverte après plus d’un an de mal-être, profonde tristesse (non justufiée) et épuisement +++(mis sur le compte d’un covid costaud et long.) et presque 3 ans après la naissance de mon 4ème enfant. Alors, à la fois soulagée (tellement de choses s’expliquent… Et notamment mon fils également Hpi mais lui détecté à l’âge de 9 ans…, ce sentiment de ne pas être comme tout le monde, et cette hyper-super sensibilité qui me bouffe la vie) Et en même temps je ne sais Pas quoi faire de cette information, lol, l’impression d’être passée à côté de ma vie… Alors ça fait juste 3 mois que je sais… J’en ai parlé à personne pour l’instant… Bref, je suis Hpi…

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  2. Anneline

    Je viens d’être diagnostiquée HPI à 36 ans…
    Je suis, d’un côté, soulagée de voir que mon décalage a bien une raison, que ce n’est pas « pathologique », mais d’un autre côté ça me confirme que je suis bien différente. Et je n’avais pas envie de l’être… Bref, va maintenant débuter un gros travail sur moi-même pour accepter ce résultat, apprendre à mieux me connaître et découvrir ce que j’ai envie de faire de ma vie!

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  3. Ano

    Coucou
    Mon frère a été diagnostiqué HPI l’année dernière. Je n’ai jamais osé faire le test mais je me retrouve dans ce que tu évoques. Je pense que au fond j’ai peut être peur que ce sentiment d’être différente soit sans explication. L hypersensibilité, ça je n’en doute pas et personne n’en doute (je dirais même tout le monde est prévenu xD).

    Réponse
  4. Clemence

    Merci pour cet article ! ✨

    Réponse

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