VIVRE UN DEUIL PENDANT LA GROSSESSE

Mai 17, 2019 | 1 commentaire

Dernière mise à jour le 30 juillet 2023

Mon témoignage

J’ai perdu mon grand père lorsque j’étais enceinte de 4 mois.

Je n’ai pas simplement perdu mon grand père. J’ai perdu mon repère, ma figure paternelle. Mon grand père était le premier homme de ma vie, celui à qui Julien a demandé ma main.

Je n’ai jamais ressenti une aussi vive douleur que ce matin là, où j’ai appris qu’il avait rejoint les bras de sa maman, lui qui l’appelait depuis plusieurs jours déjà.

Mais je n’ai pas pu faire mon deuil normalement. « Tu ne peux pas craquer, tu dois être forte, pour ton bébé ».

C’est ce que mes proches me disaient. Ils avaient tort.

Ils n’avaient de cesse de me répéter que mon bébé ressentait toutes mes émotions.

Je les ai donc fait taire. Plutôt que de les évacuer et de les expliquer à mon bébé.

J’ai refoulé la colère, la négociation, la dépression et la douleur. Je n’ai donc pas pu accéder à la dernière étape du deuil : l’acceptation.

Si bébé ressentait toutes mes émotions, n’était-il pas plus juste de passer toutes ces étapes de deuil avec lui ? Que nous puissions enfin être en paix avec sa mort ?

Je pense que cela a contribué à ma dépression du post-partum, dont je parle ici. Mes émotions me sont revenues comme un boomerang après la naissance de mon fils.

J’aurais aimé qu’on m’accompagne dans ce deuil, qu’on écoute ma peine, qu’on accepte mes émotions.

Des professionnels à la maternité et à la PMI sont disponibles pendant ces périodes difficiles : psychologues ou psychiatres sont disponibles pour accueillir ces émotions négatives.

Il n’y a pas pire douleur que de voir un être cher perdre la vie alors qu’on la porte.

C’est pourtant le cycle éternel, l’ancien qui laisse la place à la relève.

Un Lou est parti, pour en laisser un autre s’épanouir.

Loulou Junior n’a pas pu être regardé, être serré dans ses bras par la plus belle âme que je n’ai jamais connue et ça restera à jamais mon plus grand regret.

J’aurais tellement aimé qu’il lui apprenne tout ce qu’il m’a appris, qu’il puisse le conseiller, lui raconter comment c’était avant.

Pour me rassurer, je me dis qu’il veille sur lui, qu’il le voit grandir, de là haut, que c’est son ange gardien et qu’il le guidera pour qu’il devienne un Homme.

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1 Commentaires

1 Commentaire

  1. cecilevalentine

    Merci pour ce témoignage qui m’a émue : le temps du deuil effectivement est important je vous souhaite une bonne journée avec votre petit Louis

    Réponse

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