DÉTESTER LA GROSSESSE

Mai 16, 2019 | 4 commentaires

Dernière mise à jour le 30 juillet 2023

Quand la grossesse n’est pas une période de joie

Dans l’inconscient collectif, il est normal d’être épanouie et apaisée pendant la grossesse.

Cet état de bien-être n’est pourtant pas une évidence pour toutes les femmes, qui peuvent rapidement se sentir seules, incomprises et délaissées par leur entourage.

Les trois premiers mois

Beaucoup de femmes ont des angoisses liées aux fausses couches pendant les trois premiers mois de leur grossesse, surtout si elles en ont déjà souffert par le passé.

Ces angoisses sont légitimes et ne doivent pas être prises à la légère. N’hésitez pas à faire le point avec votre sage-femme ou votre gynécologue concernant ces angoisses, afin de ne pas les laisser prendre le dessus. Les trois premiers mois de la grossesse sont épuisants, le chamboulement hormonal qui s’opère dans le corps est déjà en lui-même un facteur de stress.

L’homéopathie, la sophrologie et l’hypnose peuvent être bénéfiques pour soulager ces angoisses et apprendre à les maîtriser.

Le stress, pendant les trois premiers mois de la grossesse, peut être à l’origine de malformations sur le fœtus, comme la dilatation pyelocalicielle, dont je parle ici, c’est pourquoi il ne faut pas le minimiser.

Le changement du corps

Surtout lors de la première grossesse, le changement du corps peut être angoissant et troublant pour la femme qui le vit.

Prise de poids, augmentation du volume des seins, acné, pilosité, impression d’être prise en otage dans son propre corps, etc. Le corps est mis à rude épreuve et le mental avec !

Il n’est pas évident pour toutes d’accepter ses nouvelles formes et il n’est pas rare de regretter son corps d’avant.

Les massages prénataux peuvent être bénéfiques pour apprendre à se connecter avec ce nouveau corps et à en définir les nouvelles limites.

Ces massages spécifiques peuvent être réalisés dans des centres spéciaux ou dans des spa ou instituts.

Les problèmes de couple et de libido

Le babyclash (dont je parle dans mon livre Baby Clash, Comment protéger son couple après bébé ed. Larousse et ici) peut survenir aussi avant la naissance de bébé : ces tensions dans le couple qui peuvent mettre à rude épreuve l’amour entre les deux parents.

Les problèmes de libido et de sexualité peuvent aussi être à l’origine d’un mal-être dans le couple, sujet parfois sensible et tabou.

La communication est primordiale entre les deux partenaires et la conseillère conjugale de la PMI peut être utile pour réussir à retrouver une harmonie de couple.

L’accompagnement avec une accompagnante périnatale ou une Doula peut aussi aider à trouver des réponses et des solutions à ces problèmes.

Mon témoignage

Quand j’ai osé dire à mon entourage que je détestais être enceinte, j’ai eu droit à plusieurs réflexions :

« Tu ne peux pas dire ça, c’est magnifique de porter la vie. »

« Penses à celles qui ne peuvent pas en avoir. »

« C’est pour une bonne raison, alors prends sur toi. »

Comme si c’était logique que la grossesse soit une période agréable, épanouissante pour une femme.

Ces femmes que l’on voit dans les films, qui se touchent constamment le ventre, qui parlent à leur bébés, qui sont sereines, se sentent belles et épanouies.

J’ai vite cessé d’en parler. J’étais jugée. Personne n’a essayé de me comprendre et de m’aider dans cette étape si délicate de la vie d’une femme.

C’était pourtant bien réel : je détestais être enceinte.

Je me sentais prise en otage dans mon propre corps.

J’avais du mal à me déplacer, je ne pouvais pas manger ce que je voulais, je ne pouvais pas dormir dans la position qui me plaisait, j’avais quasiment tous les symptômes de grossesse.

J’avais l’impression d’être malade. Pendant 9 mois.

Lorsque je disais « je déteste ma grossesse », les autres entendaient  » je déteste mon fils. »

Ce sont pourtant deux choses complètement différentes.

Je l’aimais déjà. Mais je détestais le porter en moi.

Bizarrement lorsqu’il est né, mon amour pour lui a été tellement puissant, tellement intense, que ma vie était moins importante que la sienne.

S’il fallait que je sois malade pour le reste de ma vie, ne plus jamais dormir sur le ventre, ne plus avoir de vie sexuelle, uniquement manger du pain sec et boire de l’eau pour qu’il soit en bonne santé et heureux, je n’aurais pas hésité un seul instant.

Pourtant, pendant ma grossesse, tout cela me paraissait être une énorme contrainte. Son existence m’était finalement trop abstraite.

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4 Commentaires

4 Commentaires

  1. elisamarnet

    Moi j’ai adoré, la plus belle période de ma vie, mais chaque femme est totalement différente, je capte même pas que ça soit possible de remettre en cause le ressenti d’une femme, les gens sont tellement cons…je comprends tout à fait qu’on puisse ne pas aimer ça !

    Réponse
    • la_famille_tortue

      Et oui… tellement de personnes ne sont pas bienveillantes, c’est triste

      Réponse
  2. Marine

    Waouh, enfin une qui ose le dire !
    Je n’ai pas vraiment détesté ma 1ère grossesse, c’est plutôt que ça ne m’a pas transportée autnt que je le pensais. J’ai vécu ça de manière un peu détachée en mode « moment à passer » et j’ai attendu. Moralité je n’ai absolument aucune photo de cette grossesse.
    Et puis mon fils est arrivé, et puis la naissance et ses suites se sont tellement mal passés que j’ai presque culpabilisé d’avoir « perdu du temps ». Et puis non, je ne cumpabiliserai pas, c’est mon histoire, mon vécu, mon ressenti, point.
    La deuxième grossesse a été très differente. J’etais mieux préparée, j’avais moins peur de l’accouchement, j’avais un boulot plus cool aussi. Bref, aucun symptôme pénible cette fois ci, une grossesse très agréable et un accouchement beaucoup plus simple. Je pense que ça a été un tout et que mon état psychique a fait beaucoup.
    Et depuis j’ai découvert m plein de comptes IG qui permettent de déculpabiliser, j’aurais aimé trouver ça il y a 5 ans !
    Bref, le ressenti est unique, chaque femme est différente et chaque grossesse aussi. Profitons de chaque instant qu’il soit bon ou moins bon, ça fait partie de la vie.
    Bises à toi

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    • la_famille_tortue

      Comme toi ! Il y a 4 ans Je me suis retrouvée toute seule dans la jungle Instagram, dans lequel tout était édulcoré. Maintenant les langues se délient peu à peu mais il y a encore du chemin

      Réponse

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